Poème sur la guimbarde, Kulavovskij, 1898
A la fin du XIXème siècle, le poète iakoute Kulakovskij, écrit un poème sur le khomous. Il y montre l'importance de la guimbarde pour les Iakoutes.
« Le khomus »
Le jour où Ürüng Aar Tojon
Créa la terre-mère
Le jour où il offrit
Leur destin à ceux
Qui se tiennent sur deux jambes
Le jour où il installa les Ourïankhaï
Dans le monde du milieu
Le même jour il forgea la guimbarde
Ce bel instrument musical
A la languette crochue et tremblante
Au son résonnant et vibrant
Au chant étonnant
Et doué de puissance magique
Et ce jour-là, il dit (…) :
Que tes chants
Epurent et fortifient l’âme épuisée
De l’homme affaibli
Par les souffrances de la vie
Que tes vers guérissent le corps souffrant
De l’homme harcelé
Par des supplices infinis ! (…)
Quand l’été beau et tiède reviendra,
Chassera le gel et vaincra l’hiver
IL fera apparaître la terre noire sous la neige
Revêtira l’horizon d’un léger voile bleu
Recouvrira le sol d’un tapis vert
Il apportera l’allégresse
Offrira l’abondance
Et promettra un bel avenir
Il remplira les maisons de joie
Rassasiera les affamés
Régalera les émaciés
Fera se multiplier les insectes
S’occupera du bien-être des oiseaux et des bêtes.
Il fera le bonheur des Sakhas Ourïankhaï
Accroîtra leur prospérité
Et lèvera les obstacles des préoccupations de chacun.
Poème de A.E. Kulakovskij, 1898
(Traduction Véra Naumova & Emilie Maj; dessins d'enfants iakoutes de l'école de Spiridon S-Tch Chichiguine)